Prologue: la préparation

Martine, pasteure à Crans-Montana veut amener des jeunes au Burundi. Quelle expérience humaine extraordinaire pour eux d'aller à la rencontre d'un monde si différent! Mais avant de le proposer aux jeunes, il faut le vivre ce voyage et partir en exploration! Marthe et Roger, responsables de Amiki sont enthousiastes. Les vacances d'automne seront le bon moment pour découvrir ce pays et se rendre compte si ce voyage est possible avec des jeunes. Les dates sont réservées et on se prépare... 

On ne va pas aller chez nos amis Burundais les mains vides! On veut profiter de ce voyage pour remplir nos valises. Une récolte d'habits auprès des écoliers de Crans-Montana et des villages environnants fournit la marchandise! Marthe fait un travail titanesque avec ces vêtements: trier, laver, repasser, recoudre. Puis elle prépare des sachets contenant un T-shirt et un pantalon ou une jupe. Tout ceci classé par tailles et placé dans des valises "géantes" pour atteindre les 23 kgs permis pour chaque bagage. Ainsi, 600 sachets de vêtements ont été distribués aux élèves de l'école Akamuri et à leurs parents!

Au moment de la réservation des billets d'avion, nous sommes cinq à partir. Marthe organise une rencontre chez elle, au mayen. Ensemble, nous nous répartissons les tâches. Qui prend la pharmacie? Valéria. Qui est responsable de la caméra? Martine. Qui s'occupe de la caisse commune? Agui. Qui tient le journal de bord? Simone.  Quels cadeaux pour les enseignantes? Qui peut trouver des natels en bon état? etc. Les discussions les plus animées tournent autour des vaccins: obligatoires, disent certains médecins, conseillés, affirment d'autres. Finalement, chacune fera comme bon lui semble et personne ne ramenèra la malaria dans ses souvenirs!

Puisque les bagages en soute sont remplis de cadeaux, nos affaires se restreignent au seul bagage à main. Pour 10 jours dans un pays sans super-marchés, est-ce possible? Nous apprenons à voyager léger et les échantillons de produits de toilette font merveille!

 

 Le départ

Ce samedi 20 octobre, Martine passe prendre chacune d'entre nous. Après un passage au confessionnal de Ste Croix, nous filons en direction de Milan. Martine conduit très bien ce qui n'empêche pas Valéria d'avoir les oreilles bouchées. Heureusement, au fond de son sac, Agui trouve des chewing-gums. Au Simplon, les mélèzes sont magnifiquement orangés. Il fait très beau !

Nous arrivons près de l'aéroport de Malpensa et trouvons rapidement le parking réservé par Martine. Nous sommes en avance et nous trinquons à la réussite de notre voyage. Hum ! Un bon verre pour nous détendre!

Puis Marthe, la 5ème voyageuse, arrive et nous échangeons la marchandise des valises : une vraie fourmillère ! Mais !?? quand nous arrivons à l'enregistrement, surprises : la 1ère valise avec 25 kg. est acceptée, pour la 2ème, 25 kgs aussi, il faut alléger! Comment faire ? Cela se conclut par un montant exagéré pour des sugus et des friandises. Précipitation, manque d'organisation, erreurs d'appréciation!

Conclusion : comme nous payons un billet d'avion meilleur marché qu'au départ de Genève, nous gagnons encore sur ce que nous aurions dépensé. Comprenne qui pourra. Nous commes un peu dépitées !!!

A l'escale de Rome, l'avion se remplit, on nous sert un repas accompagné d'un verre de rouge qui servira de somnifère. Tout se passe bien jusqu'au café où ma voisine plonge ce qu'elle pense être la crème dans le liquide chaud ! Pourtant, même en remuant, elle ne voit pas son café devenir un café crème. Pas étonnant, puisqu'elle y a mis la serviette humide. Du coup, elle a droit à 2 cafés servis comme en first classe !

Bonne nuit à chacune dans le ronronnement des moteurs ou le ronflement des voisins, n'est-ce pas Martine?

Réveil dans le ciel éthiopien et premier regard sur le pays: des champs en damiers, des maisons isolées et quelques agglomérations. Sur les quelques routes, rien ne bouge! Il est vrai qu'il est encore tôt!

Après l'atterrissage, vite un café pour Valéria. Tout compte fait encore un deuxième, puis un troisième! Ouf! Elle se sent en forme! Puis shopping pour Martine, Valéria et Marthe et gymnastique chinoise pour Agui et Simone. Comme le gate 3 s'ouvre, se ferme puis se réouvre, Martine est prête bien avant les autres. Merci pour les places assises réservées.

En route (envol) vers Nairobi. A travers le hublot, nous admirons la TERRE. Elle est belle, colorée, malheureusement avec des endroits désertiques, inhabités. Est-ce le Nil, cette tranchée ocre?

A Nairobi, l'avion se vide de tous les amateurs de trekkings. Nous prenons nos aises pour la fin du parcours. Nous voyons au loin, vers le sud, une montagne enneigée: le Kilimandjaro? Nous survolons le lac Victoria, le plus grand au monde. Et nous approchons de Bujumbura, notre destination. L'avion perd de l'altitude et nous apercevons bien le genre de cultures et d'habitat de ces régions. Des routes qui font pousser des maisons sur leurs bords. Elles grimpent sur les collines, redescendent puis remontent sans soucis pour les pentes. La terre est rouge brique! 

Et voilà le Burundi et la capitale. Yes!!! Toutes les valises sont là! Quelle joie de retrouver sr Goreti!!! On s'était vu en Suisse, mais ici, c'est autre chose!

En route pour la maison des Pères Savériens où nous logerons 2 nuits. On découvre l'animation le long de la route de l'aéroport: transporteurs avec les vélos tellement chargés, des vaches, le lavage des vélos... puis la ville avec quelques quartiers chics. Arrivée et organisation des valises! Ah! ces valises! Marthe, avec courage, se met à réorganiser les cadeaux... Agui et Simone vont à la messe du dimanche à la catédrale: elle est bondée et il fait chaud. Comme elles tombent de sommeil, elles partent avant la fin! 

Quelle agréable surprise: une chambre individuelle avec la douche et tout le confort burundais! Oh! comme elle est agréable et bienfaisante, cette douche!!! Merci, mon Dieu, pour l'eau rafraichissante!  

Prière du soir avec lesPères et souper: potage aux vermicelles, omelette, courgettes, jambon cru (d'Italie), pommes de terre et fromage burundais et congolais. Comme boissons, de la tisane froide, de l'eau cuite refroidie ou de la bière. Et des fruits!!! Quel délice! Ces petites bananes si douces ont un goût extraordinaire! Et la papaye si tendre fond sur la langue! Miam,miam! Après quelques paroles, chacune se retire, car les paupières ont de la peine à remonter!

Nous sommes fatiguées, mais heureuse  et impatientes de découvrir ensemble ce pays.

Tant de monde à la messe de 06:30! Petit déjeuner excellent avec du café congolais, du miel burundais, des papayes et des bananes en compagnie des P. Jean-Baptiste et Francesco.

La jeep nous ramène sr. Goreti. En attendant le rendez-vous pour le change, Martine dérangée par le moteur qui continue de tourner, demande au chauffeur de couper le contact. Toutes, nous sommes satisfaites, mais... plus moyen de le rallumer! Nous partons donc à pied en ville pendant que le chauffeur change de véhicule.

Intéressante ballade, en ville! Toutes sortes de rencontres! Des hommes, des femmes ou des enfants portant sur la tête, des bassines pleines de bananes, des jeunes qui vendent des chaussures, d'autres des chaussettes (n'est-ce pas, Martine?), d'autres des balais etc... Un petit file, pieds nus, une bassine de bananes sur la tête pour les vendre. Un jeune peut vous peser, un autre fait de la couture... Sans oublier "La place des Arts" avec des objets d'arts et son magnifique flamboyant. Que de beaux arrangements floraux pour les funérailles. Dans la rue, les gens nous observent aves une certaine curiosité, mais sans agressivité. 

Nous arrivons à l'orphelinat tenu par les soeurs Bene Bernadette. Des enfants nous accueillent et nous sautent au cou en nous embrassant. Et puis, on sympathise en chantant des rondes avec des gestes: Sur le pontd'Avignon, Savez-vous planter des choux? Alouette, Frère Jacques etc. Les grands classiques de la langue française! La petite Odette, qui connait les chants par coeur, entraine la petite troupe: bravo! On visite l'orphelinat avec eux. Ils adorent se faire photographier puis se regarder! Après le change, nous quittons les enfants et le chantier pour le repas de midi en passant par l'achat de crédits téléphoniques. Bon appétit avec les Pères et la dame qui fait les chambres: Merci au cuisinier et bonne sieste!

Après-midi: visite de la réserve Rusizi. Jean-Bosco, le chef des guides nous conduits. On grimpe les marches du 1er poste d'observation. Avec les jumelles, nous voyons au loin de nombreux hippopotames! On n'aperçoit que leurs oreilles. Ils sont nombreux: plusieurs mères avec leurs petits, avec des jeunes! Quand ils bâillent, ils font voir leur immense gueule, ou ils sautent dans l'eau. Martine parle de visite avec un bateau... Eh, oui! C'est possible! Après hésitations et palabres, on saisit cette chance! Nous sommes quatre à embarquer sous le regard un peu inquiet de Goreti et de Marthe. Cette excursion en pirogue à moteur, (traduisez: en bateau à moteur) sur la rivière Rusizi est magnifique, super! Nous revoyons les flamants roses, un pélican, les petits cormorans, un héron cendré et les nids suspendus des tisserands (jaunes avec la poitrine noire: 20 à 30 nids sur une branche). Vu aussi un martin-pêcheur pie: bleu-roi avec un bec orange, cousin de notre martin-pêcheur. Mais surtout, nous pouvons nous approcher des hippos. Si la première famille ne réagit à notre passage que par qelques grognements, un solitaire semble se fâcher. Au passage du bateau à moteur, il se retourne vers nous et nous poursuit en nageant. Comme il disparaît sous l'eau, on ne voit plus que les mouvements de l'eau. Mais il réapparaît bien plus proche. Si le guide nous répète: aucun danger, aucun danger, le capitaine du bateau accélère tout de même rapidement! Et chacune fait marcher à fond son appareil à photos ou sa caméra! Cette "croisière sur la Rusizi" a été un très beau moment

Après le passage au petit magasin, en route vers le Centre de santé où Edith ... a travaillé pendant quatre ans(amie de Martine, organiste à la paroisse à Crans-Montana). On croise la procession des hommes et femmes qui rentrent du travail avant la nuit: les travailleurs des champs, des femmes qui portent toutes sortes de choses sur la tête, y compris des houes en équilibre, des transporteurs avec leur vélo chargé de portes, de sacs, de chaises, de bananes et tant d'autres choses encore... Ce va-et-vient donne des images, photographiées ou non, impressionnantes! Sans oublier les enfants qui, eux aussi, ont des charges sur leur tête. Les filles apprennent leur rôle de maman avec leur petit frère ou petite soeur dans le dos.

La nuit tombe. Nous entrons dans un quartier populaire. La foule grouille, la circulation est dense de piétons si nombreux, de vélos conduits par des jeunes garçons, de bus et de voitures! Bravo pour la persévérance du chauffeur qui s'informe plusieurs fois de la direction à prendre. Bravo pour la patience de chacune, malgré la fatigue ou les douleurs provoquées par les nids de poules. Enfin, la lettre de Edith est déposée et nous rentrons.

Ce soir un Italien partage la table: le Dr. Monti. Des centaines d'enfants ont été opérés de leur infirmité par ce chirurgien orthopédiste. Il est là pour accueillir des collègues qu'il a invités pour mettre leur savoir-faire au service des enfants victimes de handicaps. Belle solidarité! Merci aux Pères pour leur accueil dans la maison et à leur table. Merci aux jeunes cuisiniers et bonne nuit sous la moustiquaire. Que de merveilleux signes de vitalité, de goût pour la vie on a pu voir aujourd'hui. Des bouffées de joie et d'énergie! Merci à Dieu et à chacun pour cette journée!  

Magnifiques paysages.

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